C'est à Watten que la route prend un peu de hauteur pour accéder à la Flandre intérieure. Nous contournons le Mont Cassel, où nous reviendrons dimanche, nous mettons une roue sur le sol belge  lorsque la route que nous empruntons est mitoyenne avec la Belgique, et nous arrivons à Boeschèpe.

Boeschèpe est un authentique village des Monts de Flandre. Sa situation à 74 m d'altitude et un point culminant à 153 m en font l'une des communes les plus élevées de la Flandre française! Ainsi depuis le Mont Noir, le Mont Kokereel ou le Mont de Boeschèpe, s'offrent des vues imprenables. Son nom pourrait signifier la bergerie (shepe) du bois (bosch).

A 14h30 une guide nous rejoint pour faire la visite du moulin.

Ce moulin-pivot fut construit en 1802 à Morbecque et déplacé à Boeschèpe en 1884, exhaussé et restauré. Il possédait trois paires de meules, curieusement actionnées par le dessous, comme celles des moulins de l’Ouest de la France. Il a cessé de fonctionner en 1958. En 1964, il est offert par sa propriétaire à la commune, qui l’a restauré. Avec deux paires de meules, il fabrique encore de la farine une fois par an.

Son nom fait l'objet de diverses interprétations. La légende raconte que lors de sa construction, le propriétaire du moulin et le charpentier ayant participé à son édification se seraient fâchés. 

Mais une explication plus pragmatique relie ce nom énigmatique aux taxes qui étaient imposées sur le grain. On entendrait en effet le moulin grommeler « ik dien herlyck in treflick die bravenmenschen, maar ik ben van een shoelieverstken » ("je sers honnêtement et fidèlement les braves gens, mais je suis poursuivi par un profiteur", sous-entendu le fisc).